Stanislas Natsios est à la fois Directeur Pédagogique de design et formations, mais également formateur au sein de l’école, pour la filière Design Graphique. Dans cette interview, il nous explique le déroulement d’une soutenance de diplôme. Une étape cruciale pour nos étudiant.e.s, qui vient clôturer l’ensemble de leur parcours de formation !
En quoi consiste le travail de soutenance de diplôme d’un étudiant·e· chez design et formations ?
Le travail de soutenance de diplôme pour un·e étudiant·e en design graphique, ou design d’intérieur, consiste à présenter un projet de fin d’études devant un jury composé de professionnels. Ce projet est l’aboutissement de plusieurs mois de travail, durant lesquels l’étudiant·e est libre de choisir un sujet personnel, en lien avec ses intérêts et ses aspirations créatives. Tout en répondant à un cahier des charges clairement établi.
Les sujets sont variés et peuvent aller pour le design graphique, par exemple, de la création d’un livre pour enfant pour faciliter l’apprentissage des langues, à l’élaboration d’une identité visuelle pour un cabinet comptable, ou encore la refonte complète d’un magazine. Et pour le design d’intérieur, par exemple, en la réaffectation, d’une église en un restaurant, d’un hangar/séchoir à tabac en un espace de coworking, ou encore d’une pharmacie en bar à vins. L’étudiant·e a ainsi l’occasion de développer un projet qui l’enthousiasme tout en mettant en pratique les compétences acquises tout au long de sa formation.
La durée de réalisation de ce travail est fixée à 90 jours pour tous les étudiant·e·s, afin de garantir une équité dans le temps de préparation. Le jour de la soutenance, l’étudiant·e présentera son travail devant un jury de trois professionnels du domaine, qui évalueront à la fois la qualité du projet, sa pertinence, ainsi que les compétences techniques et créatives démontrées par l’étudiant·e. Ce moment représente une étape clé, où l’étudiant·e démontre sa capacité à gérer un projet complet, de sa conception à sa réalisation.
Comment les étudiant.e.s s’y préparent ?
La préparation au travail de diplôme avec leur formateur·trice se déroule en plusieurs phases clés. La première étape est la validation du thème choisi par l’étudiant·e, où iel est guidé·e pour s’assurer que son sujet est à la fois pertinent et réalisable dans le cadre des compétences acquises. Une fois le thème validé, l’étudiant·e entre dans la phase de conception et de développement de son projet.
Tout au long de ces phases, l’étudiant bénéficie d’un suivi régulier avec son formateur·trice. Iel est disponible pour répondre à ses questions, offrir des conseils et orienter l’étudiant·e lorsque des difficultés surgissent. Les échanges peuvent porter sur des aspects techniques, créatifs ou méthodologiques afin d’assurer la progression harmonieuse du projet.
Il arrive parfois que certains étudiant·e·s rencontrent des obstacles ou se dispersent dans des idées éloignées de l’objectif initial. Le rôle du formateur·trice est alors crucial pour recentrer l’étudiant·e sur son projet, l’aider à se réaligner avec le sujet validé et lui permettre d’avancer de manière cohérente jusqu’à la finalisation du travail.
Quel est l’enjeu de cette étape finale qui vient clore leur parcours de formation ?
L’enjeu de cette étape finale, qui marque la fin de leur parcours de formation, est crucial : il s’agit pour l’étudiant·e de valider son diplôme, ce qui atteste officiellement des compétences qu’iel a acquises tout au long de son cursus. La soutenance de ce projet représente une synthèse des savoir-faire techniques, créatifs et méthodologiques développés durant sa formation.
C’est un moment décisif où l’étudiant·e doit démontrer sa capacité à concevoir et réaliser un projet de manière autonome, tout en répondant aux exigences professionnelles. La réussite de cette soutenance est non seulement la clé de l’obtention du diplôme, mais aussi un tremplin vers le monde professionnel, où ce projet pourra être présenté comme une preuve concrète de ses compétences et de son potentiel créatif.
Vous êtes à la fois formateur et Directeur Pédagogique au sein de l’école : que vous apporte cette double casquette dans votre rôle de juré ?
En tant que formateur, je suis au cœur de la formation, en contact direct avec les étudiant·e·s. Cela me permet de comprendre la diversité des profils, des méthodes d’apprentissage, et d’appréhender les parcours, qu’ils soient académiques ou professionnels. J’ai également une vision claire de leurs besoins, de leur créativité, de leurs questionnements, et des défis qu’ils rencontrent.
Cette expérience terrain enrichit mon approche en tant que directeur pédagogique, car elle me permet d’adapter et de perfectionner les outils et méthodes pédagogiques pour mieux répondre aux attentes des étudiant·e·s. Lorsque j’interviens comme juré, j’ai donc un regard à la fois technique et pédagogique : je comprends non seulement les compétences que chaque étudiant·e·s doit démontrer, et je suis aussi sensible à leur progression individuelle, leur capacité à surmonter des obstacles, et à tirer parti de leurs expériences personnelles. Cela me permet d’évaluer de manière plus nuancée et bienveillante, tout en garantissant les exigences du diplôme.
Qu’est-ce que le Jury attend de voir dans un projet de soutenance présenté par un étudiant ?
Le jury attend de voir une réalisation digne d’un·e designer professionnel·le, capable de répondre aux exigences du métier. Le projet doit refléter non seulement la maîtrise technique, et une pensée conceptuelle solide. Le jury s’attend à ce que l’étudiant·e présente une analyse approfondie de la concurrence et des tendances actuelles dans le domaine choisi, afin de démontrer qu’il comprend le contexte dans lequel son projet s’inscrit.
Les choix créatifs et techniques doivent être pertinents et bien argumentés. L’étudiant·e doit justifier ses décisions en fonction du thème abordé, en expliquant comment ses choix répondent à des besoins concrets ou apportent une valeur ajoutée. Le projet doit attester de la capacité de l’étudiant·e à réfléchir de manière critique et stratégique, tout en traduisant ses idées visuellement en un résultat tangible et professionnel.
Des conseils pour les étudiant·es qui entrent dans cette dernière phase ?
Dans cette dernière phase de projet de soutenance, il est essentiel que l’étudiant·e structure son travail autour d’une base conceptuelle solide. Le jury attend des compétences techniques et une réflexion stratégique, justifiées par une analyse rigoureuse de la concurrence et des tendances. Chaque décision créative doit être argumentée de manière cohérente, en lien avec le thème choisi. L’étudiant·e peut d’ailleurs utiliser les retours de son formateur·trice pour affiner son projet et se recentrer si nécessaire.
Une bonne gestion du temps est également cruciale. L’étudiant·e devra répartir ses tâches sur les 90 jours disponibles et se fixer des objectifs hebdomadaires pour éviter le stress de dernière minute. Une planification fine sera utile et permettra d’accorder le temps nécessaire pour chacune des étapes. Le jour de la soutenance, l’étudiant·e devra être capable de défendre son projet avec clarté et assurance. La présentation du projet devra être bien préparée : il faut anticiper les questions du jury, et pratiquer devant un tiers pour être à l’aise le jour J devant des professionnels.
Pour terminer, l’étudiant·e devra s’assurer que son projet reflète à la fois sa créativité et son professionnalisme. En effet, le projet doit non seulement répondre aux exigences du métier, mais aussi montrer sa touche personnelle en tant que designer. C’est l’occasion pour l’étudiant·e de démontrer tout ce qu’iel a appris et de convaincre le jury de son potentiel en tant que futur·e professionnel·le. Pour le tout dernier mot, je m’adresse directement à eux : faites-vous confiance et bonne chance pour cette dernière ligne droite !