Quel est votre parcours initial ?
Avant de plonger dans le design d’intérieur, j’ai navigué entre ma profession d’Ingénieur civil en construction, un poste de secrétaire communale pour garder un pied dans le monde du travail quand mes enfants étaient jeunes, quelques illusions, des déceptions et une solide dose d’expériences humaines. Mais toujours avec l’intuition qu’un jour, je reviendrais à ce qui me passionne : créer des espaces porteurs de sens, enracinés dans un besoin réel et capables de susciter une émotion durable dans ce dialogue subtil entre fonction et esthétique.
Pourquoi avez-vous décidé de suivre une formation en Design d’Intérieur ?
Je travaillais à 60 % au moment de mon inscription, c’était donc le bon moment pour franchir le pas. Cela faisait longtemps que je voulais faire cette reconversion, pas une autre. J’ai pris le temps de chercher, de comparer et c’est Design & Formations qui m’a semblé proposer la meilleure combinaison : une vraie flexibilité et un contenu en phase avec ce que je voulais apprendre. La formation à distance ? Je dois avouer que c’est la seule chose qui m’a fait hésiter.
Comment s’est déroulée votre formation à distance dans notre école ?
Les débuts ont été laborieux, mais j’ai tenu bon ! J’ai été suivie par un formateur engagé, rigoureux, très compétent et clair dans ses retours. Comme je posais beaucoup de questions, il n’hésitait pas à sortir du cadre pour approfondir certains sujets et ça, c’était précieux. Il a su s’adapter et m’accompagner sur mon projet de diplôme avec sérieux, écoute et énormément de respect de ce que j’avais déjà construit. J’ai trouvé mon rythme avec méthode, thé vert, et parfois quelques crises existentielles devant Archicad. Un groupe “off” de coaching sur WhatsApp m’a aussi beaucoup aidée à me sentir soutenue et moins seule.
Qu’est-ce que notre formation vous a apporté ?
Des outils concrets, une méthode, un regard plus structuré. Et disons-le simplement : une légitimité. Celle qui permet de passer de l’instinct à une vraie reconnaissance professionnelle. Certes, j’ai toujours eu un oeil pour les lieux et je repère instinctivement les espaces qui ont du potentiel. Une sorte de radar intérieur… mais sans le mode d’emploi. Au lieu de bricoler des solutions à l’intuition, j’ai eu envie de passer à la vitesse supérieure. Il me fallait des repères solides, un langage commun, une posture professionnelle. Et pour les acquérir, j’ai eu la chance d’être accompagnée par Serge Stettler, dont le regard, l’exigence bienveillante, la clarté, la rigueur, et le talent redoutable pour naviguer entre l’essentiel et le détail, ont été déterminants. Tout cela a joué un rôle clé dans ma progression et dans ma confiance. Cette formation m’a permis de mettre de l’ordre dans tout ça, sans éteindre l’instinct. Mieux : elle lui a donné les moyens de s’exprimer pleinement !
Pouvez-vous nous parler du travail de diplôme que vous avez présenté devant notre jury ?
Mon projet s’intitule La Pause du Châtelain, un café-boutique imaginé dans un ancien château médiéval, un peu cabossé par le temps, mais riche de potentiel. Il s’inscrit dans le cadre d’une future Maison de Quartier pensée pour redonner vie à ce secteur. L’idée forte qui m’a inspirée : rendre sa noblesse à un monument architectural abîmé, lui offrir une vie en accord avec son passé aristocratique, tout en l’ancrant pleinement dans le présent. Jamais ouvert au public, le château devient un lieu conçu pour accueillir habitants et visiteurs. Il relie patrimoine et quotidien dans une approche respectueuse, mais vivante.
Plutôt que d’effacer, j’ai choisi de réveiller l’existant : matériaux adaptés, mobilier sur mesure, contraste assumé entre ancien et contemporain, comme ce canapé grand-mère, cette table organique et des luminaires ultra modernes. Le processus a demandé de jongler avec les contraintes patrimoniales, l’accessibilité, les dénivelés, l’ambiance, tout en gardant une ligne cohérente. Un vrai numéro d’équilibriste, mais il semble que l’équilibre ait tenu. Pour préparer la soutenance, j’ai repéré ce qui prendrait du temps, comme les matériaux ou l’impression, puis écrit un texte pour choisir mes planches. Je l’ai réécrit, chronométré, affiné… jusqu’à trouver le bon rythme.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Pas de course à la clientèle, je suis à l’âge où l’on choisit ses projets comme on choisit ses amis : avec soin et envie. Je compte d’abord travailler pour moi-même, histoire de me prouver que je ne suis pas simplement mon propre cobaye mais ma première cliente ravie. Et, à ma grande surprise, quelques (petits) projets se dessinent déjà ! Puis qui sait… la “Pause du Châtelain” verra peut-être le jour dans le futur ? Mon site web viendra aussi et cohabitera avec mes peintures et, sans doute aussi un compte Instagram.
Un mot pour les futurs étudiants qui souhaitent s’inscrire à notre formation ?
Je ne pensais pas que je le ferais un jour, mais je l’ai fait ! Si vous rêvez de réinventer des espaces, ne vous arrêtez pas à l’idée que ce n’est peut-être “pas pour vous”. Le design d’intérieur accueille bien plus de profils qu’on ne le croit, et souvent, les plus inattendus sont les plus riches. Et à ceux qui pensent qu’il est trop tard ou trop compliqué : je vous regarde en souriant, depuis ma soixantaine fringante, et je vous dis… on n’a qu’une vie.