Comment est né le projet de votre bande dessinée « On n’est pas passé loin » ?
À la base, il s’agissait d’un processus créatif thérapeutique et totalement privé. Lorsque j’ai attrapé la maladie d’Hodgkin (cancer du système lymphatique) en 2015, j’avais besoin de mettre sur papier ce que je ressentais et ce que je vivais. J’ai toujours dessiné et peint, mais dans ce cas particulier c’est le format BD qui est venu naturellement.
Comment s’est déroulé votre processus créatif sur ce projet ?
Dans l’idée d’en faire un projet public, je faisais mes dessins au crayon de papier, puis je les scannais et les retravaillais à la tablette graphique avec Illustrator. Ensuite, je faisais la mise en page et j’ajoutais les textes avec Indesign. Avec le temps, je commençais à avoir pas mal de planches et j’avais d’excellents retours en les montrant à mes proches ou à des personnes atteintes par la maladie. Je me suis donc dit que ça serait bien d’essayer de la publier. Ayant essuyé beaucoup de refus à la recherche de maisons d’éditions, j’ai finalement lancé un financement participatif (crowdfunding) qui a cartonné. En parallèle, j’ai cherché des partenaires qui pouvaient mettre leur logo dans l’album en contrepartie. J’ai eu la chance ensuite de rencontrer le Directeur de Payot qui a adoré ma maquette et qui m’a ensuite bien aiguillée pour la mise en impression et la distribution. Grâce aux soutiens financiers que j’avais reçus, j’ai pu assumer ce projet en autoédition, sous le nom de « Nadge Fun Art ».
Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?
J’ai fait des études universitaires à Neuchâtel pour devenir logopédiste, c’est un métier que j’exerce encore actuellement en Valais. Parallèlement , j’ai toujours fait des expositions de peinture pour le plaisir à Genève et en Valais. Je réalisais aussi le dessin des affiches de Théâtre du TPL de Leysin. En 2020, j’ai reçu mon diplôme de Designer Graphique dans votre école. Grâce au projet de ma BD, j’ai donc maintenant une petite activité indépendante dans ce domaine, en parallèle de mon métier de logopédiste.
Vous avez été étudiante en design graphique dans notre école, que vous a apporté votre formation ?
Beaucoup de choses ! C’est grâce aux connaissances acquises lors de la formation que j’ai pu concrétiser mes idées. Je savais dessiner certes, mais réussir à utiliser les outils informatiques pour aller plus loin, je l’ai appris dans votre école. De plus, j’ai pu apprendre des bases essentielles concernant des choix graphiques, des typographies, des mises en page, etc… L’option BD m’a aussi permis d’acquérir ce dont j’avais besoin pour la conception de mon projet « On n’est pas passé loin ». J’ai pu ainsi me professionnaliser et j’ai adoré pouvoir travailler à mon rythme (donc beaucoup moins quand je suis tombée malade) en parallèle de mon métier. J’ai suis parvenue à concilier ma vie familiale avec mes rêves artistiques.
Quels sont vos prochains projets ?
Tout d’abord, continuer de vivre ce projet en cours ! Il y aura bientôt l’inauguration de l’agrandissement de planches à l’hôpital de Rennaz dans le service d’oncologie, mais également la Montheysanne cet été, avec dédicaces et vente durant cet événement. La ligue valaisanne contre le cancer m’a aussi demandé d’illustrer leurs cartes de Noël 2022. Je poursuis en parallèle les différents mandats de design et d’illustrations qui arrivent durant l’année. À titre personnel, j’envisage peut-être un livre jeunesse et certainement une exposition de peinture, j’ai toujours pleins de projets en tête ! Vous pouvez me suivre sur mon site www.nadge.ch ou sur Facebook et Instagram.