Quel est votre parcours ?
Mon parcours artistique a débuté assez tôt car j’ai toujours aimé m’entourer de crayons pour créer des univers colorés et imaginaires. J’ai commencé par une formation d’arts appliqués en dessin d’intérieur à l’HEAD à Genève, puis j’ai continué une année en architecture d’intérieur avant de passer le concours d’entrée pour l’École des Beaux-Arts à Sierre, car j’avais envie d’expérimenter d’autres horizons, d’autres médiums. Cela m’a ensuite ramenée à la HEAD à Genève ou j’ai fait un master en Arts Visuels. Ce furent de belles années d’explorations artistiques. J’ai ensuite eu envie de compléter ce parcours par une formation en communication visuelle, à la HEAD. Après cela, j’ai travaillé comme graphiste et freelance dans divers endroits tout en continuant mon travail artistique. Riche de ces expériences, l’envie de transmettre mon savoir s’est petit à petit imposée et j’ai eu envie de me lancer dans l’enseignement des arts visuels en parallèle de mon activité de graphiste.
Comment définiriez-vous votre rôle auprès de vos étudiants ?
Mon rôle est de pouvoir faire ressortir les qualités créatrices de mes étudiants. Chacun d’eux a une sensibilité et j’aime qu’il puisse explorer cet aspect au fil des projets. Je leur dis souvent d’essayer et de ne pas se contenter de la première idée. J’aime aussi pointer l’aspect technique qui est important dans ce métier.
Que vous apporte votre rôle de formateur au sein de design et formations ?
J’éprouve beaucoup de plaisir à transmettre, par mon expérience et mes acquis. C’est une belle satisfaction de voir évoluer et se dessiner le style de chaque étudiant au fil de la formation.
Quelles qualités sont essentielles pour exercer le métier de designer graphique ?
Le métier de designer graphique demande une certaine plasticité, en effet il faut de la rigueur, de la créativité, de la curiosité et un brin d’audace. Il faut savoir se remettre en question et savoir s’adapter aux projets et aux clients.
Quelle expérience liée à votre métier de designer vous a laissé un souvenir mémorable ?
Par ma double formation en arts plastiques et en arts appliqués, j’ai eu la chance de participer à de nombreux projets dont des événements en live. L’un des projets qui m’a marqué est un mandat pour la promotion d’une marque automobile où nous devions mettre en scène une voiture autour d’un thème imposé. Nous avons proposé un projet et avons dû le modifier, l’adapter pour coller à la demande du client, cela tout en gardant notre identité propre, notre style. Nous avons ensuite passé une journée en gare de Zürich, sur scène au milieu du public, à créer un habillage avec du carton, de la peinture et beaucoup d’imagination. Nous avons passé beaucoup d’heures à travailler sur ce projet, le retour du public, du client et le rendu final ont été une incroyable satisfaction.
Pouvez-vous nous montrer une de vos commandes client ou un travail personnel et le commenter en quelques lignes ?
C’est un travail que je réalise, depuis quelques années, pour une ludothèque lausannoise. J’ai toujours beaucoup de plaisir dans ce projet car le thème principal change chaque année et cela me permet de revisiter les différents éléments qui composent l’affiche, de créer une nouvelle ambiance à chaque édition. Ce genre de travail me plaît car il me permet de proposer mon travail d’illustratrice.
Selon vous, quels sont les facteurs de réussite pour un étudiant qui entreprend une formation à distance ?
Il n’est pas évident de se former à distance, et je pense qu’il faut une grande discipline et prévoir des plages dédiées à cela. Les projets demandent du travail et il n’est pas toujours évident d’avoir des idées. Il faut accepter cela, ne pas avancer à la hâte et faire des pauses nécessaires. Être à l’affût de ce qui se trouve autour de nous, être curieux, regarder autour de soi. Il faut savoir remettre ses idées en question, et puis ne pas hésiter à visiter des expositions, feuilleter des livres et se créer sa propre bibliothèque de références visuelles.
